lundi 1 janvier 2018

Chronique : HOLD STATION + ALEX LOGGIA + CARSICKNESS + DELTA T n°5



HOLD STATION
Dawn of a new day, CD, Digital
Autoproduction
Déjà le 1er album du quatuor grenoblois était une révélation, ce 2ème est plus qu’une confirmation ! Entre les 2 les Hold Station sont parti en tournée à travers l’Est de l’Europe, et également en Espagne, ce qui semble leur avoir beaucoup apporté en matière de maturité en tant que groupe.
Pour ce 2ème effort ils ont fait confiance au même ingénieur du son et ils sont partis enregistrer dans une maison retirée de tout pour être totalement immergé dans leur musique.
8 titres en 38 mn, Hold Station aime donner du temps au temps pour laisser s’installer les ambiances, mais sans se répandre ! Sur ce Dawn Of A New Day il y a plein de détails dans les chansons qui se révèlent au fil des écoutes, ça rend chaque passage sur votre platine totalement intéressant et renouvelle le plaisir de l’écoute !
Indie Blues languide, Heavy Psyché posé… les Hold Station ne veulent pas s’enfermer dans un style, un type de rythmique ou d’ambiance. D’ailleurs ceux-ci / celles-ci évoluent souvent au sein de leurs chansons… Depuis leur 1er album il s’est ajouté des éléments à leur musique (chœurs, mélodies façon mittleuropa, moyen orient, tuareg blues…) et c’est ainsi que les voici revenir avec un nouveau bébé encore plus réussit !
[BT]
En concert : Jeudi 4 Janvier : HOLD STATION (Release Party, Rock Blues Psyché) + SUN MAGNET (Stoner Trash, Île Féroé) + TRUMPETS OF CONSCIOUSNESS (Psyché Pop) + MOONRITE (Dark Pop Psyché), à l’Ampérage, à Grenoble


ALEX LOGGIA
Bluestar, LP, Digital
Area Pirata Rds
Mince alors, en voici un album qui réchauffe le cœur et les oreilles !!!
14 chansons qui rappel un peu l’univers solo de Paul Weller. Sans copier mais dans ce même élan d’élégance. Alex Loggia est un ‘vétéran’ de la scène italienne (il fut longtemps membre de Statuto, entre autre). Sur ce Bluestar il laisse son inspiration et ses envies de compositeur donner leur pleine mesure, puis il invitât en studio pléthore de ses potes musiciens pour donner vie à ses chansons. Résultat une variété d’éléments qui se retrouvent mixé avec style : Rhythm & Blues, Pop, Blue Eyed Soul, Rocksteady, Mod, Folk, 60’s Grooves…
Au final voici un album super class concocté avec amour par et pour des amoureux (de la musique) ayant l’esprit et le cœur ouvert, qui recherchent un moment moelleux à partager à deux, tout autant que une sélection qui fera bouger les fesses des filles sur le dance floor des rallyes Mod ou dans une soirée dans un bar avec un DJ qui sait manier les platines avec style. Loin du revivalisme l’esprit est ici d’être moderne c’est-à-dire non daté et loin des benêts qui répètent des leçons bien apprises. Ce qui compte se sont les chansons et leur interprétation. On entend beaucoup d’instruments (cuivres, orgues, tambourins) sans que jamais ça ne sombre dans le maniérisme.
La simple jubilation de belles mélodies qui rentrent en vous et que vous aimez fredonner !
[BT]


CARSICKNESS
1979 – 1982, LP, CD, Digital
Get Hip Rds
Ce groupe Punk de Pittsburg bénéficie d’une belle réédition sur laquelle on retrouve ses ‘classiques’ déjà entendu ailleurs, mais aussi des inédits. Nous voici avec 17 titres qui sortent tout droit de la période phare du Punk.
Mais Carsickness (excellent nom s’il en est) n’est pas un groupe Punk de base. Loin s’en faut ! Musicalement le clavier / synthé / orgue tient une grosse part dans leurs compos ce qui parfois les fait pencher vers une revisitation du Garage Punk, sur d’autres moment on peut penser à Devo mais sous mescaline. Parfois on vire Art Punk barré (Rocket From The Tomb en moins boring). Et la présence d’un saxo contribue aussi à nous éloigner du one two three four habituel.
leur chanteur a parfois une voix à la Joe Strummer, mais on est tellement loin d’un copier-coller que je ne peux que vous conseiller d’écouter attentivement cet album. Ça nous sort de l’image clichée des groupes Punk de l’époque.
Déjà la pochette vous indique que Carsickness ne se contentait pas d’utiliser une recette crée par d’autres. En écoutant cet album je me dis qu’un certain nombre de groupes Indie Rock des années 90 et même ceux de Washington (Nation of Ulysses…) auraient pu s’inspirer de  Carsickness ce qui les auraient orienté vers une grande ouverture d’esprit…
Enfin bref cette rétrospective est loin d’être ce que j’attendais musicalement. En revanche c’est bien mieux qu’une heureuse surprise ! Beaucoup beaucoup mieux !
[BT]


DELTA T n°5
114 pages imprimées, 16 euros
Toujours aussi esthétique avec son format inhabituel (18 x 28 cm).
On démarre très fort avec 26 pages de souvenirs de divers activistes & personnalités locales consacrées aux Trans Musicales de Rennes, le tout étant abondement illustré de photos d’époque. Puis viennent 6 pages de souvenirs de Juliette Dragon qui nous raconte sa relation à la danse à travers son parcours perso et les styles de musiques qu’elle a écouté dans sa vie c’est soutiré ‘du pogo au cabaret’, et ça dit bien de quoi il retourne.
Le gros morceau de ce n°5 est consacré à l’album de Ifriqiyya Electrique (une sorte d’aventure musicale, quête quasi métaphysique de sons et de l’altérité… une expérience de vie qui transcende les musiques et les personnes / personnalités impliquées dans ce disque / documentaire), et ça tient sur 24 pages abondement illustrée, au texte très dense.
Après ce pavé on poursuit par un entretien entre Christine Ott (pianiste, joueuse d’ondes Martenot et compositrice) et le batteur Ludovic Morillon (Prohibition, NLF3, Fontaine Wallace, solo) ces deux-là ce sont rencontré quand ils ont enregistré et tourné avec Yann Tiersen. Ils parlent composition, maitrise instrumentale, rythmes… musique quoi.
Puis en 18 pages on se délecte d’être dans la tête de Pascal Bouaziz le chanteur – guitariste… de Mendelson son journal de bord raconte la sortie de leur formidable (formidablement formidable) album ‘Sciences Politiques’ paru en pleine campagne présidentielle. Attention Mendelson sera en concert à la Source à Fontaine avec Pelouse, vendredi 19 janvier, un rendez-vous à ne surtout pas manquer.
On ne va pas ce mentir moi je me suis délecté du papier consacré à l’ami Lo Spider et son Swampland Studio (Toulouse Rules Ok). Sobriété de l’iconographie. Simple direct. Et toujours passionnant / passionné. 6 pages, comme une bonne décharge Garage Punk quoi !
Ensuite il est question d’ALCESTE et de son Blackgaze. Des frenchies qui inventent un genre musical, ça mérite plus que de l’attention ! En tout cas surement la lecture de ces 6 pages.
Et pour finir Anka une musicienne polonaise qui mélange la musique folklorique de son pays avec l’Electro, le classique, la musique contemporaine et une certaine idée underground du Rock. Le fruit d’une époque, d’un lieu et qui bascule dans un monde ouvert. C’est ce qu’elle raconte en 8 pages.
Bref moi qui aime quand c’est long voici le genre de revue idéale car ici on laisse le temps et la place pour que les personnes ‘interrogées’ puissent développer leurs idées et sentiments. En plus chez delta T on aime la Musique dans sa très grande diversité. Et on s’en fait l’écho avec des angles d’attaques divers et variés !
En vente à la Librairie Les Modernes, rue Lakanal, à GRENOBLE

[BT]

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